Sujet 1 – La démission en question

Vous est-il déjà arrivé de vous poser des questions sur votre situation professionnelle ? Etant en poste tout en rêvant d’un ailleurs plus favorable ? Diverses raisons peuvent conduire des salariés à envisager de quitter leur poste. Parmi les plus fréquentes, nous pouvons citer, le mal-être, la reconversion, la santé… Et si nous en parlions ?
1. Les épreuves de la vie
Certaines difficultés dans notre parcours personnel peuvent entrer en jeu lorsqu’on décide de postuler à une offre et qu’on accepte d’intégrer un poste. Vous vous êtes peut-être déjà retrouvé(e)s dans la situation d’occuper une fonction uniquement pour des « besoins alimentaires ». Sans emploi (parfois enlisé dans un chômage de longue durée), prélèvements rejetés (pouvant correspondre à plusieurs mois d’arriérés à éponger), charges familiales à assumer (alimentaires, vestimentaires, scolaires…)… Complètement acculé(e)s de toutes parts. Arrivé(e)s à ce carrefour critique de votre vie où trouver un travail à tout prix était devenu une nécessité urgente voir vitale, vous vous êtes retrouvé(e)s contraint(e)s à prendre ce qui se présentait à vous pour espérer en sortir.
Pas évident de s’épanouir dans son travail dans ces conditions-là, n’est-ce pas ? D’autant que, généralement, on est plutôt dans un état d’esprit visant le court terme. En se disant que ce n’est que temporaire, le temps de remonter la pente et décrocher beaucoup mieux. Bien qu’il arrive que ce choix “faute de mieux” se transforme en belle opportunité, malheureusement, il arrive parfois que ce qu’on envisageait comme une solution provisoire finisse par se pérenniser dans le temps. Certaines raisons peuvent l’expliquer notamment l’habitude car on finit par se contenter de cette petite zone de confort sur laquelle on se repose, ou encore le blocage pouvant même aller jusqu’à la peur de se lancer à nouveau dans des actions en quête d’un nouvel emploi.
Dans mon parcours professionnel, j’ai rencontré des personnes dans ce cas de figure. Lorsque cela fait plus de 10 ans, 20 ans qu’une personne exerce au sein de la même entreprise, même si les conditions de travail se dégradent au fil du temps, il est très difficile de la voir sauter le pas du départ volontaire. Ce qui est tout à fait compréhensible. L’étape de l’entretien d’embauche restant un passage qui est loin d’être facile et agréable ; sachant, par ailleurs, que les process ont aussi considérablement évolués, démissionner s’apparenterait limite à un saut dans le vide. Il y a aussi le jugement que nous pouvons avoir de nous-mêmes qui peut être sévère parfois mais d’autres fois tellement juste. En effet, j’ai pu aussi remarquer qu’il y avait des personnes qui occupaient des postes pendant des décennies sans jamais développer de nouvelles compétences comme si rien n’avait changé depuis leur arrivée. Ceci bien souvent parce que trop d’entreprises aujourd’hui encore ne proposent pas systématiquement des formations en bonne et due forme pour permettre à leurs collaborateur(-trice)s d’être à jour sur les compétences que requièrent leurs fonctions.
Prenons un exemple tout simple de l’outil bureautique. Je vais vous raconter une petite anecdote qui m’est arrivée. Une de mes missions précédentes consistait à envoyer des courriers au personnel. Ma collègue qui occupait le même poste que moi, s’attendait à ce que je saisisse le modèle du courrier et que je modifie un par un la zone réservée au destinataire. Mais quelle perte de temps !!! Alors qu’il y a une astuce toute simple avec Word qui permet d’automatiser cela. Lorsque je l’ai montré à cette collègue dont l’ancienneté était importante, elle tombait presque des nues. Cela faisait des décennies qu’elle effectuait cette tâche de la même manière. De façon inappropriée, chronophage et contre-productive (et très sincèrement, elle m’avait d’ailleurs refilé cette tâche pour s’en débarrasser) alors qu’une solution qui consiste à effectuer 2-3 clics existe. Certaines entreprises perdent vraiment de l’argent quotidiennement sans s’en rendre compte juste à cause de certaines pratiques internes qu’elles négligent alors qu’il serait aisé de les corriger.
Avez-vous personnellement traversé une période vraiment difficile qui vous a poussé à accepter un travail non par adhésion quelconque mais uniquement par nécessité ? Êtes-vous confronté(e)s à une situation vous mettant en difficulté dans l’exécution de vos tâches parce que vous n’avez pas bénéficier de la formation adéquate pour l’accomplir de manière optimale ? J’espère vous lire très vite. De mon côté, je publierai la suite dans quelques jours.
2. Le poids des années
Occuper un poste depuis une longue période suppose souvent qu’une certaine routine s’est installée. Vous pouvez avoir l’impression d’accomplir les mêmes tâches rébarbatives et dont vous n’arrivez plus à apprécier l’utilité. Cela peut vous amener à dévaluer votre poste, à perdre toute motivation et ne souhaiter qu’une chose : Changer de travail ! Cela peut s’apparenter à un simple changement d’environnement professionnel. En effet, occuper un poste dont les missions sont similaires mais au sein d’une autre entreprise, peut apporter cette nouveauté dont vous avez besoin pour vous rebooster. Mais votre besoin peut aller plus loin et vous amener à vous intéresser à des postes plus “prestigieux” qui vous permettraient d’évoluer, de gagner en compétences ; Ou, encore à marquer une rupture radicale en passant par une reconversion pour vous former à un métier complètement différent.
Le sentiment de reconnaissance même au travail peut jouer sur la perception que nous avons des tâches que nous accomplissons voir sur le poste que nous occupons. C’est important de se sentir bien à notre poste mais c’est tellement gratifiant aussi de savoir que notre apport est apprécié à sa juste valeur. Comme le disait un de mes anciens employeurs : « Personne n’est indispensable mais tout le monde est important. » C’est un fait, si nous quittons notre poste, il ne restera pas vacant (ou pas indéfiniment). Il y aura toujours des personnes pour prendre le relais. Mais tant que nous l’occupons, la continuité de l’activité du service dépend en partie de nous. L’idéal serait que chacun trouve sa place au sein de l’organisation et que la politique interne reflète cette idée pour qu’elle soit vécue par chaque collaborateur(-trice). De sorte que tous aient à l’esprit qu’ils sont légitimes et leur apport nécessaire au bon fonctionnement de la structure.
A côté de cela, l’éventualité d’une perspective d’évolution au sein de son entreprise est aussi un levier non négligeable d’engagement au travail. Il est plus facile de mettre du cœur à l’ouvrage lorsque cela nous permet d’atteindre un objectif précis, notamment celui d’une évolution professionnelle réelle non seulement en termes de responsabilités mais également de rémunération. Proposer un tel accompagnement tout au long de la collaboration est un investissement payant tant pour l’employeur que l’employé(e) car en exploitant pleinement le potentiel des ressources humaines déjà en place, l’employeur économise en temps et en argent dans le recrutement ainsi que la formation. Par ailleurs, cela instaure de meilleures relations de travail grâce à la confiance qui se sera établie avec le temps.
Avez-vous déjà ressenti de la part de vos collègues ou supérieurs hiérarchiques comme du mépris vis-à-vis de vos tâches de travail, votre poste ou votre propre personne ? Aimeriez-vous recevoir plus de marques de reconnaissance de la part de votre hiérarchie ? Si, oui de quelle façon ? J’espère vous lire très vite. De mon côté, je publierai la suite et dernière partie de ce sujet dans quelques jours.
3. La santé déclinante
Vous est-il déjà arrivé d’avoir comme une boule qui se forme dans votre ventre en allant au travail ? D’être angoissé(e) à l’idée de démarrer votre service du jour ? Ce sont autant de signes qui doivent vous alerter et vous pousser à avoir une réflexion sur votre avenir au sein de la société qui vous emploie. Je vous recommande d’ailleurs de ne pas prendre cela à la légère. Dès que vous commencez à ressentir un mal-être allant jusqu’à altérer votre état physique, rapprochez-vous d’un professionnel de santé sans tarder. Sachez que le burn-out ou encore la dépression sont autant de troubles de plus en plus reconnues comme maladies professionnelles liées à la dégradation du rapport que les salarié(e)s peuvent avoir vis-à-vis de leur travail.
J’imagine que nous sommes nombreux à penser que le travail occupe une part importante de notre temps mais savons-nous vraiment à quel point cela est vrai ? Prenons l’exemple d’un(e) salarié(e) à plein temps. Sur une journée de 24h, il/elle y consacrera facilement 10h : 7h de travail effectif (petites pauses comprises), 1h de pause déjeuner et 2h de trajet (aller/retour). Ce qui représente environ 41,5% de notre temps journalier. Si maintenant nous retirons 6h correspondant à la moyenne d’heures de sommeil d’un adulte, cela nous fait passer d’une base de 24h à 18h de temps d’éveil durant lequel un individu vaque à ses occupations. Et la proportion du temps consacré au travail grimpe alors aux alentours de 55,5%. Lissé sur les 7 jours de la semaine, cela équivaut à environ 40% de notre temps. De ce fait, nous pouvons donc objectivement dire que le travail occupe la majeure partie de notre temps. Probablement devant le temps consacré à notre famille et à nos loisirs.
Pris sous cet angle, il apparaît donc important de s’approprier notre espace de travail pour qu’il nous ressemble de sorte que nous nous y sentions le mieux possible. D’y imposer un minimum nos marques pour nous y sentir “comme chez nous”. Sinon comment pouvons-nous espérer donner le meilleur de nous-mêmes dans un cadre qui nous est désagréable ou carrément hostile ? Je pense vraiment qu’il est difficile de bien faire sans un minimum de bien-être. Et c’est justement pour lutter contre l’augmentation de ces phénomènes, que le concept de bien-être au travail a été développé et que cette politique a vu le jour dans certaines entreprises mais il ne s’agit toujours pas d’une généralité. Il est probable qu’il faille cultiver la patience pour observer un réel changement dans les pratiques en place pour qu’elles tiennent davantage compte de la satisfaction et de l’épanouissement du/de la salarié(e) dans et par le travail. En réalité, les enjeux dépassent effectivement l’absence d’atteinte à la santé car, comme nous l’avons décrit juste avant, la dégradation de cette dernière n’est, généralement, que la conséquence de dysfonctionnements environnementaux. Par conséquent, le bien-être au travail met plutôt l’accent sur la perception personnelle et collective des situations ainsi que des contraintes de la sphère professionnelle.
Vous êtes-vous déjà senti tellement mal au travail que vous en avez développé des symptômes psychiques, physiques ou autre ? Êtes-vous de ceux/celles qui se rendent au travail à reculons ? J’espère vous lire très vite. Il devait s’agir de la dernière partie mais je suis ravie de pouvoir vous annoncer la publication à venir d’un petit bonus pour clore ce sujet.
4. La recommandation
Si un poste était à pourvoir au sein de votre entreprise et que vous saviez que l’un(e) de vos proches était justement en recherche d’un poste similaire, l’aideriez-vous dans sa candidature ou lui déconseillerez-vous d’envisager de vous rejoindre dans cette “galère” ? Effectivement, le fait de ne pas recommander votre entreprise à votre entourage est un indicateur de l’appréciation que vous en avez et permet de répondre à la question de votre attachement à votre entreprise. D’ailleurs, vous souvenez-nous du slogan « J’aime ma boîte » ? Pour rappel, c’est apparu suite à la création de la fête des entreprises en 2003. Cet événement se voulait l’occasion de prendre le temps de (re)découvrir ses collègues et son entreprise dans une ambiance chaleureuse. Il s’agissait d’une journée au cours de laquelle les barrières hiérarchiques étaient censées sauter pour laisser place à un fort moment de cohésion et de convivialité. Alors… Sur le papier, c’est magnifique mais qu’en est-il réellement et particulièrement tout le reste de l’année ? Cette initiative a-t-elle atteint ses objectifs ? Depuis son instauration, les salarié(e)s ont-ils/elles constaté une amélioration au niveau des liens sociaux établis au sein de leur environnement professionnel ? Vous sentez-vous en adéquation avec les valeurs véhiculées par votre entreprise ?
Difficile d’imaginer que nous y soyons parvenus en constatant à quel point le turnover a pris de l’ampleur ces dernières années. Pour ceux qui l’ignorent, le turnover désigne le renouvellement des effectifs d’une entreprise suite à des départs (licenciement, fin de contrat, démission, retraite) et des recrutements de collaborateurs. C’est un indicateur important car il constitue généralement un fidèle reflet de la santé sociale et de l’ambiance de travail au sein d’un établissement. Ainsi, un taux de rotation du personnel trop élevé est souvent synonyme d’une vie professionnelle complexe causée par des conditions de travail difficiles, un mauvais climat social, un manque de perspective d’évolution ou encore un manque d’attractivité de l’entreprise vis-à-vis de ses concurrents. Selon l’INSEE, nous enregistrons une hausse du taux de sortie entre 2007 et 2019 (essentiellement due à la multiplication des CDD très courts). Sur cette même période, le taux de sortie de CDI a modérément crû, passant de 17,1 % en 2007 à 19,7 % en 2019. Les ruptures de CDI étant majoritairement des démissions (42% en 2019). Peut-être que si vous aviez une belle opportunité d’embauche qui s’offrait à vous, vous sauteriez le pas ? L’avis que vous avez de votre entreprise peut vous faire comprendre qu’il est probablement temps de vous lancer un nouveau défi professionnel.
Plusieurs questions ayant déjà été posées dans le développement, je n’en rajouterai pas mais j’espère lire vos réponses très vite. Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mes publications portant sur ce sujet pas des plus plaisants (j’en suis consciente) mais qui ne doit pas pour autant être occulté. J’espère vous retrouver bientôt pour aborder un nouveau sujet.