La démission en question

Sujet 1 – La démission en question

Vous est-il déjà arrivé de vous poser des questions sur votre situation professionnelle ? Etant en poste tout en rêvant d’un ailleurs plus favorable ? Diverses raisons peuvent conduire des salariés à envisager de quitter leur poste. Parmi les plus fréquentes, nous pouvons citer, le mal-être, la reconversion, la santé… Et si nous en parlions ?

1. Les épreuves de la vie

Certaines difficultés dans notre parcours personnel peuvent entrer en jeu lorsqu’on décide de postuler à une offre et qu’on accepte d’intégrer un poste. Vous vous êtes peut-être déjà retrouvé(e)s dans la situation d’occuper une fonction uniquement pour des « besoins alimentaires ». Sans emploi (parfois enlisé dans un chômage de longue durée), prélèvements rejetés (pouvant correspondre à plusieurs mois d’arriérés à éponger), charges familiales à assumer (alimentaires, vestimentaires, scolaires…)… Complètement acculé(e)s de toutes parts. Arrivé(e)s à ce carrefour critique de votre vie où trouver un travail à tout prix était devenu une nécessité urgente voir vitale, vous vous êtes retrouvé(e)s contraint(e)s à prendre ce qui se présentait à vous pour espérer en sortir.

Pas évident de s’épanouir dans son travail dans ces conditions-là, n’est-ce pas ? D’autant que, généralement, on est plutôt dans un état d’esprit visant le court terme. En se disant que ce n’est que temporaire, le temps de remonter la pente et décrocher beaucoup mieux. Bien qu’il arrive que ce choix “faute de mieux” se transforme en belle opportunité, malheureusement, il arrive parfois que ce qu’on envisageait comme une solution provisoire finisse par se pérenniser dans le temps. Certaines raisons peuvent l’expliquer notamment l’habitude car on finit par se contenter de cette petite zone de confort sur laquelle on se repose, ou encore le blocage pouvant même aller jusqu’à la peur de se lancer à nouveau dans des actions en quête d’un nouvel emploi.

Dans mon parcours professionnel, j’ai rencontré des personnes dans ce cas de figure. Lorsque cela fait plus de 10 ans, 20 ans qu’une personne exerce au sein de la même entreprise, même si les conditions de travail se dégradent au fil du temps, il est très difficile de la voir sauter le pas du départ volontaire. Ce qui est tout à fait compréhensible. L’étape de l’entretien d’embauche restant un passage qui est loin d’être facile et agréable ; sachant, par ailleurs, que les process ont aussi considérablement évolués, démissionner s’apparenterait limite à un saut dans le vide. Il y a aussi le jugement que nous pouvons avoir de nous-mêmes qui peut être sévère parfois mais d’autres fois tellement juste. En effet, j’ai pu aussi remarquer qu’il y avait des personnes qui occupaient des postes pendant des décennies sans jamais développer de nouvelles compétences comme si rien n’avait changé depuis leur arrivée. Ceci bien souvent parce que trop d’entreprises aujourd’hui encore ne proposent pas systématiquement des formations en bonne et due forme pour permettre à leurs collaborateur(-trice)s d’être à jour sur les compétences que requièrent leurs fonctions.

Prenons un exemple tout simple de l’outil bureautique. Je vais vous raconter une petite anecdote qui m’est arrivée. Une de mes missions précédentes consistait à envoyer des courriers au personnel. Ma collègue qui occupait le même poste que moi, s’attendait à ce que je saisisse le modèle du courrier et que je modifie un par un la zone réservée au destinataire. Mais quelle perte de temps !!! Alors qu’il y a une astuce toute simple avec Word qui permet d’automatiser cela. Lorsque je l’ai montré à cette collègue dont l’ancienneté était importante, elle tombait presque des nues. Cela faisait des décennies qu’elle effectuait cette tâche de la même manière. De façon inappropriée, chronophage et contre-productive (et très sincèrement, elle m’avait d’ailleurs refilé cette tâche pour s’en débarrasser) alors qu’une solution qui consiste à effectuer 2-3 clics existe. Certaines entreprises perdent vraiment de l’argent quotidiennement sans s’en rendre compte juste à cause de certaines pratiques internes qu’elles négligent alors qu’il serait aisé de les corriger.

Avez-vous personnellement traversé une période vraiment difficile qui vous a poussé à accepter un travail non par adhésion quelconque mais uniquement par nécessité ? Êtes-vous confronté(e)s à une situation vous mettant en difficulté dans l’exécution de vos tâches parce que vous n’avez pas bénéficier de la formation adéquate pour l’accomplir de manière optimale ? J’espère vous lire très vite. De mon côté, je publierai la suite dans quelques jours.

2. Le poids des années

Occuper un poste depuis une longue période suppose souvent qu’une certaine routine s’est installée. Vous pouvez avoir l’impression d’accomplir les mêmes tâches rébarbatives et dont vous n’arrivez plus à apprécier l’utilité. Cela peut vous amener à dévaluer votre poste, à perdre toute motivation et ne souhaiter qu’une chose : Changer de travail ! Cela peut s’apparenter à un simple changement d’environnement professionnel. En effet, occuper un poste dont les missions sont similaires mais au sein d’une autre entreprise, peut apporter cette nouveauté dont vous avez besoin pour vous rebooster. Mais votre besoin peut aller plus loin et vous amener à vous intéresser à des postes plus “prestigieux” qui vous permettraient d’évoluer, de gagner en compétences ; Ou, encore à marquer une rupture radicale en passant par une reconversion pour vous former à un métier complètement différent.

Le sentiment de reconnaissance même au travail peut jouer sur la perception que nous avons des tâches que nous accomplissons voir sur le poste que nous occupons. C’est important de se sentir bien à notre poste mais c’est tellement gratifiant aussi de savoir que notre apport est apprécié à sa juste valeur. Comme le disait un de mes anciens employeurs : « Personne n’est indispensable mais tout le monde est important. » C’est un fait, si nous quittons notre poste, il ne restera pas vacant (ou pas indéfiniment). Il y aura toujours des personnes pour prendre le relais. Mais tant que nous l’occupons, la continuité de l’activité du service dépend en partie de nous. L’idéal serait que chacun trouve sa place au sein de l’organisation et que la politique interne reflète cette idée pour qu’elle soit vécue par chaque collaborateur(-trice). De sorte que tous aient à l’esprit qu’ils sont légitimes et leur apport nécessaire au bon fonctionnement de la structure.

A côté de cela, l’éventualité d’une perspective d’évolution au sein de son entreprise est aussi un levier non négligeable d’engagement au travail. Il est plus facile de mettre du cœur à l’ouvrage lorsque cela nous permet d’atteindre un objectif précis, notamment celui d’une évolution professionnelle réelle non seulement en termes de responsabilités mais également de rémunération. Proposer un tel accompagnement tout au long de la collaboration est un investissement payant tant pour l’employeur que l’employé(e) car en exploitant pleinement le potentiel des ressources humaines déjà en place, l’employeur économise en temps et en argent dans le recrutement ainsi que la formation. Par ailleurs, cela instaure de meilleures relations de travail grâce à la confiance qui se sera établie avec le temps.

Avez-vous déjà ressenti de la part de vos collègues ou supérieurs hiérarchiques comme du mépris vis-à-vis de vos tâches de travail, votre poste ou votre propre personne ? Aimeriez-vous recevoir plus de marques de reconnaissance de la part de votre hiérarchie ? Si, oui de quelle façon ? J’espère vous lire très vite. De mon côté, je publierai la suite et dernière partie de ce sujet dans quelques jours.

3. La santé déclinante

Vous est-il déjà arrivé d’avoir comme une boule qui se forme dans votre ventre en allant au travail ? D’être angoissé(e) à l’idée de démarrer votre service du jour ? Ce sont autant de signes qui doivent vous alerter et vous pousser à avoir une réflexion sur votre avenir au sein de la société qui vous emploie. Je vous recommande d’ailleurs de ne pas prendre cela à la légère. Dès que vous commencez à ressentir un mal-être allant jusqu’à altérer votre état physique, rapprochez-vous d’un professionnel de santé sans tarder. Sachez que le burn-out ou encore la dépression sont autant de troubles de plus en plus reconnues comme maladies professionnelles liées à la dégradation du rapport que les salarié(e)s peuvent avoir vis-à-vis de leur travail.

J’imagine que nous sommes nombreux à penser que le travail occupe une part importante de notre temps mais savons-nous vraiment à quel point cela est vrai ? Prenons l’exemple d’un(e) salarié(e) à plein temps. Sur une journée de 24h, il/elle y consacrera facilement 10h : 7h de travail effectif (petites pauses comprises), 1h de pause déjeuner et 2h de trajet (aller/retour). Ce qui représente environ 41,5% de notre temps journalier. Si maintenant nous retirons 6h correspondant à la moyenne d’heures de sommeil d’un adulte, cela nous fait passer d’une base de 24h à 18h de temps d’éveil durant lequel un individu vaque à ses occupations. Et la proportion du temps consacré au travail grimpe alors aux alentours de 55,5%. Lissé sur les 7 jours de la semaine, cela équivaut à environ 40% de notre temps. De ce fait, nous pouvons donc objectivement dire que le travail occupe la majeure partie de notre temps. Probablement devant le temps consacré à notre famille et à nos loisirs.

Pris sous cet angle, il apparaît donc important de s’approprier notre espace de travail pour qu’il nous ressemble de sorte que nous nous y sentions le mieux possible. D’y imposer un minimum nos marques pour nous y sentir “comme chez nous”. Sinon comment pouvons-nous espérer donner le meilleur de nous-mêmes dans un cadre qui nous est désagréable ou carrément hostile ? Je pense vraiment qu’il est difficile de bien faire sans un minimum de bien-être. Et c’est justement pour lutter contre l’augmentation de ces phénomènes, que le concept de bien-être au travail a été développé et que cette politique a vu le jour dans certaines entreprises mais il ne s’agit toujours pas d’une généralité. Il est probable qu’il faille cultiver la patience pour observer un réel changement dans les pratiques en place pour qu’elles tiennent davantage compte de la satisfaction et de l’épanouissement du/de la salarié(e) dans et par le travail. En réalité, les enjeux dépassent effectivement l’absence d’atteinte à la santé car, comme nous l’avons décrit juste avant, la dégradation de cette dernière n’est, généralement, que la conséquence de dysfonctionnements environnementaux. Par conséquent, le bien-être au travail met plutôt l’accent sur la perception personnelle et collective des situations ainsi que des contraintes de la sphère professionnelle.

Vous êtes-vous déjà senti tellement mal au travail que vous en avez développé des symptômes psychiques, physiques ou autre ? Êtes-vous de ceux/celles qui se rendent au travail à reculons ? J’espère vous lire très vite. Il devait s’agir de la dernière partie mais je suis ravie de pouvoir vous annoncer la publication à venir d’un petit bonus pour clore ce sujet.

4. La recommandation

Si un poste était à pourvoir au sein de votre entreprise et que vous saviez que l’un(e) de vos proches était justement en recherche d’un poste similaire, l’aideriez-vous dans sa candidature ou lui déconseillerez-vous d’envisager de vous rejoindre dans cette “galère” ? Effectivement, le fait de ne pas recommander votre entreprise à votre entourage est un indicateur de l’appréciation que vous en avez et permet de répondre à la question de votre attachement à votre entreprise. D’ailleurs, vous souvenez-nous du slogan « J’aime ma boîte » ? Pour rappel, c’est apparu suite à la création de la fête des entreprises en 2003. Cet événement se voulait l’occasion de prendre le temps de (re)découvrir ses collègues et son entreprise dans une ambiance chaleureuse. Il s’agissait d’une journée au cours de laquelle les barrières hiérarchiques étaient censées sauter pour laisser place à un fort moment de cohésion et de convivialité. Alors… Sur le papier, c’est magnifique mais qu’en est-il réellement et particulièrement tout le reste de l’année ? Cette initiative a-t-elle atteint ses objectifs ? Depuis son instauration, les salarié(e)s ont-ils/elles constaté une amélioration au niveau des liens sociaux établis au sein de leur environnement professionnel ? Vous sentez-vous en adéquation avec les valeurs véhiculées par votre entreprise ?

Difficile d’imaginer que nous y soyons parvenus en constatant à quel point le turnover a pris de l’ampleur ces dernières années. Pour ceux qui l’ignorent, le turnover désigne le renouvellement des effectifs d’une entreprise suite à des départs (licenciement, fin de contrat, démission, retraite) et des recrutements de collaborateurs. C’est un indicateur important car il constitue généralement un fidèle reflet de la santé sociale et de l’ambiance de travail au sein d’un établissement. Ainsi, un taux de rotation du personnel trop élevé est souvent synonyme d’une vie professionnelle complexe causée par des conditions de travail difficiles, un mauvais climat social, un manque de perspective d’évolution ou encore un manque d’attractivité de l’entreprise vis-à-vis de ses concurrents. Selon l’INSEE, nous enregistrons une hausse du taux de sortie entre 2007 et 2019 (essentiellement due à la multiplication des CDD très courts). Sur cette même période, le taux de sortie de CDI a modérément crû, passant de 17,1 % en 2007 à 19,7 % en 2019. Les ruptures de CDI étant majoritairement des démissions (42% en 2019). Peut-être que si vous aviez une belle opportunité d’embauche qui s’offrait à vous, vous sauteriez le pas ? L’avis que vous avez de votre entreprise peut vous faire comprendre qu’il est probablement temps de vous lancer un nouveau défi professionnel.

Plusieurs questions ayant déjà été posées dans le développement, je n’en rajouterai pas mais j’espère lire vos réponses très vite. Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mes publications portant sur ce sujet pas des plus plaisants (j’en suis consciente) mais qui ne doit pas pour autant être occulté. J’espère vous retrouver bientôt pour aborder un nouveau sujet.

24 comments on La démission en question

24 réponses à “La démission en question”

  1. Oui, c’est vrai que les employeurs devraient mettre plus de moyens pour permettre aux salariés de pouvoir travailler correctement. Ils demandent de plus en plus de polyvalence. De pouvoir récupérer de plus en plus de missions sur lesquelles, nous ne sommes pas forcément à l’aise sans prendre la peine de nous proposer une formation comme tu le dis “en bonne et due forme” et on s’étonne qu’on fasse mal notre travail. Au final, on se retrouve mal sur notre poste et on finit par ne plus aimer notre travail. Triste réalité d’aujourd’hui…

    1. Oui Frank, c’est exact. Tu as soulevé un point que je n’avais pas abordé. Le fait que le manque de formation produit une mauvaise qualité de travail. C’est tout à fait juste. Non seulement, tout n’est pas fait pour permettre aux salariés d’exprimer le meilleur d’eux-mêmes mais le pire c’est que lorsqu’il arrive que le travail est moins bien exécuté, c’est encore eux qu’ils vont blâmer.

  2. Les employeurs ont les moyens pour former le personnel, mais leur seul but c’est la productivité et la compétitivité, donc si les salariés effectuent plusieurs tâches sans être formés et qu’ils y arrivent et bien cet argent leur sert à investir, du coup les salariés sont démotivés, car ils aspirent à évoluer et finissent par soit démissionner, soit se résigner et faire le travail par obligation plus par envie.

    1. Tu touches encore un autre point très pertinent Romuald. Le profit, le profit, encore le profit, toujours le profit. C’est très vrai dans les grands groupes, les grosses structures. Mais quand il s’agit d’une TPE ou petite PME, je pense que le budget alloué à la formation du personnel reste serré voir inexistant dans certain cas. Pour eux, la polyvalence est une question de survie. Réussir à trouver une personne faisant le boulot de 5… C’est le jackpot !

    2. Oui, l’argent ne sert plus qu’à investir pour gagner encore plus ou pour remplir les poches des actionnaires. Et le peu d’avantages qu’on avait, ils veulent nous le retirer… Comme par exemple, les chèques vacances ou les tickets resto !!! Soit disant pour sauver la boîte. Vous le croyez ça ? D’ailleurs, est-ce qu’ils ont le droit de retirer des avantages comme ça ?

  3. Effectivement, le poids des années, fait que l’on peut avoir envie de changer de métier.
    Mais la reconnaissance est à mon sens la partie la plus délicate dans cette approche que tu nous proposes. Les salariés quels qu’ils soient ont besoin que l’on reconnaisse leur travail, aussi bien verbalement que dans les actes (lui donner plus de responsabilités, une augmentation), tout ça pour maintenir, un bon équilibre au travail et que le salarié ne se démotive pas et en arrive à la démission. Le mépris de la hiérarchie, et là je parle au sein de grands groupes, se fait ressentir de plus en plus au fil des années. Je ne sais pas si c’est le cas dans les TPE ou PME.
    J’ai un exemple qui me vient à l’esprit, dans mon travail, on a une cadence à respecter, et les personnes avec qui je travaille sont très performantes dans ce domaine, un jour elles ont fait beaucoup plus de pièces que demandé en une heure, je suis allé les féliciter, et bien elles m’ont remercié et dit : “c’est pas le chef qui ferait cela”. Donc vous voyez juste un “bravo” a suffit à leur faire comprendre qu’ils étaient importants au poste qu’ils occupent. Cette reconnaissance gratuite se perd de nos jours, dans une société qui cherche le profit.

    1. Oui, le problème des grands groupes c’est effectivement leur taille. J’y ai travaillé et c’est vrai que l’état d’esprit m’a pas mal dérangé parce qu’au final, nous étions réduits à un matricule. Lorsque tu échanges avec le service des ressources humaines, on n’a que faire de ton nom. On ne sait même pas qui tu es et ne cherche même pas à le savoir. Tu as une demande ? Tu suis la procédure et surtout tu marques bien ton numéro de matricule parce que sinon on ne peut pas traiter ta demande. Il faut suivre tout un process hyper compliqué pour un peu tout parce que ça suit tout un cheminement pour que les décisions soient prises par des personnes souvent que ceux qui se trouvent en bas de la hiérarchie n’ont vu qu’en photo sur l’organigramme. C’est vraiment un environnement assez particulier. Mais cela commence à se généraliser, malheureusement, parce que beaucoup de petites structures aujourd’hui sont sous la coupe de grands groupes. Même si elles ont réussi à négocier une part d’autonomie, l’empreinte du groupe s’impose dans leur organisation…

  4. Avant, la perception des années était différente. Je pense que c’était moins ressenti comme un poids. Les salariés faisaient souvent toute leur carrière au sein de la même entreprise. Il y avait davantage un sentiment d’appartenance comme à une famille. Aujourd’hui, ce n’est plus l’état d’esprit majoritaire dans le milieu professionnel. On a l’impression que la direction ne porte plus d’importance qu’au chiffre d’affaires. Il y a de moins en moins d’humanité, de cohésion… On peut travailler pendant des années dans une société sans connaître ses collègues, se croiser quotidienne sans échanger le moindre mot. En fait, tout ça fait que que nous finissons par ne plus du tout nous attacher à notre lieu de travail et avoir plus de mal à y rester jusqu’à la retraite.

    1. Exact. J’ai même l’impression que c’est calculé. Que parfois, le but recherché est clairement de pousser les salariés vers la porte de sortie. Il semblerait que les entreprises soient de moins en moins dans l’optique de soigner leurs collaborations pour favoriser ce type de carrières qui se font au sein de la même société. Et le turn over semble devenir de plus en plus la norme.

      1. Dans mon groupe c’est ce qu’ils ont fait au niveau de l’ingénierie. Ils ont poussé les gens à démissionner.

      2. Moi c’est clair que je n’aime pas mon entreprise. Disons, que je n’aime plus. Quand je suis arrivée c’était différent mais avec le temps… Les changements successifs de direction… Malheureusement, ceux qui sont arrivés après étaient de moins en moins préoccupés par l’humain. Seulement les chiffres, les chiffres et toujours les chiffres.

  5. Selon un titre d’Henri Salvador : “Le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver”, c’était en 1965… A l’entrée de la derrière décennie des 30 glorieuses ou presque !
    Aujourd’hui nos machines sont plus performantes, internet à très nettement accéléré nos communications et les outils de performance on forcément évolué, là dedans la déshumanisation à certainement gagné des parts de marché !
    Personnellement, j’aurais toujours tendance à me protéger des mots “cadence, productivité ou rendement” ne considérant pas être un robot, ni une machine et encore moins un simple numéro de bureau ou RH.
    Jamais j’irais au dessus de mes capacités physiques ou psychologiques, donc je compte plus le nombre de démission voir carrément d’abandon de poste !!

    1. Tout le monde ne peut pas se payer le luxe de partir car à côté, il y a parfois pas mal d’obligations à prendre en compte. Finalement, le travail n’est plus la santé mais prend plutôt la forme d’une prison.

      1. Avec le coût de la vie élevé et les salaires qui n’augmentent pas, on se retrouve prisonnier de notre travail pour survivre.

  6. Honnêtement, concernant le “bien-être” au travail, je ne l’ai vu en place dans aucune entreprise dans laquelle j’ai travaillé. Par contre, la dégradation de l’état de santé, je l’ai vu sur plusieurs de mes collègues. Des arrêts maladie à répétition et pas pour se la couler douce mais vraiment à cause des conditions de travail qui minent la santé. C’est une réalité, malheureusement. Mais avec l’ouverture avec l’Europe, le monde… Ils se fichent bien de notre bien-être, si nous ne suivons pas la cadence, ils délocalisent ou vont chercher des travailleurs dans d’autres pays pour nous remplacer.

    1. Très juste Frank. Il y a vraiment une mise en concurrence malsaine de cette sorte entre les travailleurs qui explique aussi cette dégradation des conditions de travail que nous constatons. Vu qu’ils peuvent trouver des “petites mains” moins chères ailleurs et qui ne broncheront pas, qui ne se préoccuperont pas de ces détails vu que chez eux c’est souvent pire d’ailleurs… Alors difficile dans ce contexte de faire valoir nos droits et peser suffisamment pour obtenir le changement pourtant nécessaire.

  7. La boule au ventre, aller au travail à reculons ou les vivement la fin de journée, combien de fois, j’ai entendu mes collègues et moi même le dire. Cette chasse à la productivité, a laissé derrière elle de nombreuses personnes cassées par les maux, aussi bien physiques que psychiques, alors oui, on pourrait dire et bien démissionner, changer de travail, mais quand tu as des obligations financières à respecter, tu ne peux pas te permettre Alors tu viens tant bien que mal au travail, sachant que tu es mal. Et plus les années passent plus c’est difficile de remonter la pente et là c’est burnout ou dépression. Il y a 3 ans, là où je travaille actuellement, ils ont poussé à bout un jeune ingénieur qui avait les fonctions de manager, il a fait un burnout. Et pour ceux qui s’en souviennent, les suicides au sein même des entreprises, comme cris de désespoir face à une direction sourde et aveugle qui ne voyait pas les problèmes au sein de leur groupe.
    Voilà tout cela pour vous dire que chacun réagit différemment, mais si vous voyez un ou une collègue mal dans sa peau, il faut surtout pas hésiter à lui parler sans s’immiscer dans sa vie, ça évite des drames.
    En tout cas, encore un très beau sujet de discussion.

    1. Exact. Le cas du nombre inquiétant de suicides comme le scandale qu’il y a eu au sein de la firme France Télécom [pour ne pas la citer]. Après, c’est aussi la difficulté qui se pose. La vie est faîte de choix. Quel est le nôtre ? La santé ou l’argent ? Même si nous avons des crédits (c’est le motif qui revient le plus) à rembourser, je pense que mort ça ne les épongera pas plus…

  8. Effectivement, je recommanderais pas mon entreprise à un proche, étant moi même en train de sauter le pas de changer totalement de carrière. Et comme tu dis quand tu es dans une entreprise où le turnover est important, le climat sociale se dégrade.
    Ce fut une très belle réflexion sur un sujet pas des plus réjouissants mais qui doit être abordé, car il fait partie intégrante de la vie en entreprise.

    1. Absolument Romuald ! Jolie conclusion ! Merci pour le suivi.

    2. On doit être plusieurs à se dire la même chose. Il faudrait qu’on note et donne notre avis comme c’est déjà possible pour les consommateurs. En rendant public les avis des salariés sur leur entreprise, ça ferait peut-être bouger les choses. Moi, quand je veux acheter sur internet pour la première fois, je fais des recherches et les avis qui sont laissés influencent grandement ma décision d’acheter ou pas chez ce commerçant.

      1. Ce serait super parce que ça obligerait les entreprises à faire plus attention au climat social interne pour s’éviter une mauvaise publicité et probablement faire fuir de potentiels clients ou avoir plus de difficultés à établir de nouveaux partenariats. J’adhère complètement !!! 😃

  9. La fête des entreprises ? J’en ai entendu parlé aussi mais dans les faits, je pense que je ne l’ai jamais vécu. Nous avons les repas de fin d’année. Des événements ponctuels que nous organisons entre collègues (barbecue par exemple en été)… Mais une fête des entreprises ? Je suis curieuse de savoir s’il y en a qui le font et comment ça se passe aussi. Même autour de moi, je n’ai jamais entendu quelqu’un en poste me dire qu’il avait fait quoi que ce soit par rapport à la fête d’entreprise.

    1. Nous sommes au moins 2

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